Mobilité réduite en Suisse et dans le Monde : histoire sans parole, contée par des aphones, dans des pays où le droit est sourd, les architectes et urbanistes aveugles et l'Etat démissionnaire
Voici donc l’accès à la Clinique CIC de Clarens (accessible à tous est-il écrit sur la page d’accueil)
Même si les photos se passeraient de mots, vais avoir du mal à m’en priver ;)
Accès EST
Accès OUEST
Seule possibilité d'accès : la route des deux côtés !
Peut-on parler d’accessibilité pendant les travaux vers une Clinique ici ? Certainement pas.
- Pour arriver aux deux accès possibles : Est et Ouest, il faut passer par la route ! Et se retrouver sur des cailloux pour accéder à l’entrée.
Vous imaginez des mamies en rollator ou en cannes, qui de plus voient mal, passer par la circulation sur la route puis des pierres instables pour aller à un rendez-vous chez leur ophtalmologue ?
Vous imaginez des personnes en moyen auxiliaire devoir le faire aussi ? Il y a peu, il n’y avait même pas de rampe pour grimper ces marches.
Moi pas.
Même si la Commune et le Constructeur ont la bénédiction de l’Avacah qui paraît-il suit ce chantier de près, c’est totalement contraire à la loi sur les constructions et les chantiers et ils ne devraient pas l’ignorer. Un accès sécurisé et facile à tous doit être assuré.
Depuis combien de semaines cela dure ? Et pendant combien de temps cela va durer encore ?
Combien coûte la nécessité pour ceux qui devront l'utiliser un taxi ou un transport adapté afin de pouvoir se rendre à une consultation à 150 mètres de chez eux ? Qui va le payer ?
C’est une Clinique ! Avec de nombreux rendez-vous de consultations et de petite chirurgie ambulatoire.
Je développerai réponse aux arguments de la Municipalité par volets séparés sur ce blog pour en faciliter la lecture et que mes posts soient le plus courts possibles.
Voici donc : accès à la nouvelle mini-déchèterie
En date du 16 et 17 mai 2018, la société de construction IMPLENIA répondait à mes questions sur twitter. Merci à eux de leur gentillesse et de leur rapidité à réagir et informer.
Selon Implenia, L’Avacah (Association Vaudoise pour la Construction Adaptée aux personnes handicapées) n’a pas fait d’opposition à la tenue de ce chantier.
Je m’étonne qu’une association subventionnée, à l’excellente réputation et très utilisée par le Canton de Vaud et les Communes n’ait pas vu ceci :
Marche de 12 cm pour passer d’une rangée de containers à l’autre :
Espace largeur de 77cm pour une entrée par les côtés non suffisante pour les moyens auxiliaires électriques et avec accès en biais, même si prochain revêtement de l’asphalte extérieure.
La largeur minimale d'un moyen auxiliaire électrique fait 70cm, il ne reste que 3,5 cm de chaque côté à des handicapés en entrant par les côtés avec des roues en biais... qui vont dévier la trajectoire, des commandes pour les fauteuils qui ne sont pas d'une redoutable précision pour ne pas râper ses pneus à droite et à gauche... en devant en sus s'en retourner en marche arrière. Un peu de bon sens, ne nuit pas.
J'ai marché un peu sur ces plaques de métal et mes maigres 36kg ont réussi à faire s'enfoncer sous les pieds ces plaques instables. J'ai un témoin en cas de contestation. Je n'ose imaginer comment ces plaques réagiraient avec un poids de moyens auxiliaires électriques variant entre 120 et 150 kg, ou sous les pieds d'une mamie en rollator qui s'en trouverait déstabilisée.
Bref, tous les containers de la deuxième rangée seront inaccessibles, dont le principal que nous n’avons pas déjà dans chacun de nos immeubles : celui du verre.
Ceux de la première rangée ne le seront guère plus, car il ne sera pas possible vu la largeur de manoeuvrer pour s'en rapprocher.
Ce qu’il était possible de faire ici, sur cette place :
en prenant beaucoup moins de place et dans le sens contraire, c’est-à-dire Nord-Sud, c’est une déchèterie comme celle de Carouge GE qui aurait été conforme à tous, où l’on entre avec une rampe plate et non des chocs supplémentaires de 3cm, par l’avant, de ressortir par l’autre côté, en pente douce, en passant par le milieu et ayant à droite et à gauche tous les containers possibles nécessaire. Cela aurait permis aux personnes qui n'ont qu'une seule main valide, comme c'est souvent le cas des personnes atteintes de sclérose en plaque ou d'AVC de pouvoir choisir le côté d'entrée sans être obligées de faire marche arrière.
Cette déchèterie de Clarens ne comportant que 5 containers, avec 1 container supplémentaire possible, celle de Carouge GE en comportant une douzaine, en comparaison, elle aurait été de moitié réduite par rapport à cette construction actuelle inaccessible.
La question suivante s’impose donc à la Municipalité de Montreux :
Cette mini-déchèterie a-t-elle pour but de faire disparaître la levée des déchets compost, papier, sacs payants devant chaque immeuble ?
Si c’est le cas, qui va payer les CHF 32.00 de l’heure des aides à domicile qui devront y aller pour 21,6 % de la population tous handicaps confondus ?
21,6 % de la population qui vont inévitablement laisser leurs sacs sur le rebord, à l'air libre, sous la pluie, le vent, avec des papiers qui s'envolent, des bouteilles qui roulent, occasionnant un surcroît de travail à la voirie. Ce qui est d'ailleurs déjà le cas, d'après ce que j'ai vu.
Les handicapés que je connais sont beaucoup plus respectueux du tri que le commun des mortels, malgré la fatigue, les douleurs, les déplacements et les chocs incessants que génère l'urbanisme pour y parvenir. Si vous voulez que l'on continue, il va falloir que les Communes et le Canton nous en donnent les moyens et rendent les déchèteries accessibles.
* * *
Aucune des autres mini-déchèteries de Clarens n'est accessible, 1 exemple Tavel :
Elles sont toute conçues comme cela.
Pour terminer si, l’Avacah a réellement validé cette construction, je lui demande de venir expérimenter cette nouvelle mini-déchèterie de Clarens avec mon moyen auxiliaire 4 roues (scooter handicapé) ainsi qu’avec le fauteuil roulant électrique de mon amie Cathy.
Je reviendrai sur les autres sujets (accès Clinique CIC, Toilettes handicapés, rampes de trottoirs) dans les blogs suivants.
Cela
fait donc aujourd’hui 6 mois qu’on nous a volé notre vie ! Et ceci
uniquement pour des lacunes qui ne nous incombent pas.
Pendant
ces six mois, environ 250 personnes en scooter électrique 4 roues n’auront pas
pu :
-se rendre chez le
médecin
-se rendre chez le
dentiste
-se rendre chez leur
physio
-se rendre à l’hôpital
le plus proche pour leurs soins
-se nourrir
correctement selon leurs pathologies
-s’habiller
-se chausser
-se rendre aux
différentes manifestations publiques organisées par nos élus
-se rendre chez des
amis à Noël et Nouvel-An
-etc...
Cette
décision de nous exclure des bus a été prise juste avant l’hiver, de manière
unilatérale, sans aucune information préalable, ni aux citoyens, ni aux
Communes, l’hiver étant la pire période pour les handicapés qui ne sont
protégés de rien sur leur moyen auxiliaire et sans aucun autre recours de
déplacement possible, même pas des transports adaptés dans la région, alors que nous avons toujours pu prendre le bus jusque-là sans problème.
Et
afin de vous informer du suivi :
En
date du 10 janvier 2018, l’avocat de la VMCV répond :
-Que l’association
Transport Handicap Riviera existe, alors que cette société a été radiée en 2005
(sic) il aurait dû vérifier avant d’écrire.
-Que
l’Avacah a expertisé les bus de VMCV et que ceux-ci peuvent parfaitement
contenir des scooters électriques 4 roues jusqu’à 130 cm de long. Or tous les
nôtres sont inférieurs à 130 cm, nous sommes donc privés depuis des mois de
tout transport possible pour rien du tout. (Vous pourrez voir sur le site de l'Avacah en page d'accueil une vidéo traitant des bus)
-Que les
points d’arrêt devront être évalués, ce qui est juste, car la plupart n’ont pas
la profondeur nécessaire, mais ils le savent depuis 14 ans ;)
-Que toutes
les Communes concernées recevront un flyer leur indiquant les arrêts possibles
en les priant de transmettre à leurs citoyens
-Qu’ils nous reviennent fin janvier ou début
février pour plus de précision.
En
date du 15 février mon avocat, n’ayant reçu aucune autre réponse qu’une
promesse non tenue, relance et demande à la VMCV de rétablir immédiatement
l’accès au scooters électriques dans leurs bus.
A
ce jour, 1er mars 2018, nous n’avons toujours rien reçu.
Ce
que je sais :
-c’est que VMCV va
changer ses bus d’ici deux ans avec rampes automatiques.
-Que les
fauteuils électriques sont acceptés alors que les scooters non, ce qui est
discriminatoire, sont, eux, en danger sur ces rampes mobiles alors que nous ne
le sommes pas et que deux personnes de ma connaissance en fauteuils n’osent
plus les prendre depuis décembre dont l’une menace de se suicider.
-Que mon
dentiste attend depuis 6 mois de pouvoir faire des travaux qui étaient urgents
il y a six mois.
-Que je
suis obligée de prendre des transports privés, sans mon scooter électrique pour
l’extérieur, avec risque de fracture très élevé sans lui et que ces frais
élevés également ne me seront pas remboursés.
-Que ma
santé s’est considérablement altérée en six mois faute de nourriture adéquate à
mes pathologies avec la perte de 2 kg de plus mettant ma vie en danger au
quotidien.
-Que l’on
m’a volé 6 mois de ma vie, ou de ce qu’il en reste : pouvoir se déplacer.
Alors je ne sais
pas ce que feront les autres handicapés dans la même situation de la Riviera
Vaudoise, mais en ce qui me concerne, la VMCV va devoir me rendre ce qu’elle
m’a pris.
Et même si je sais
que le Canton de Vaud nous soutient comme il peut, que Mme Nuria Gorrite a été
mandatée pour prendre le dossier en charge, il ne donne pas non plus signe de vie
ni ne répond à mes questions par mail. J’imagine que le Canton a très peu de
moyens de pression sur une entreprise privée, qui est une S.A. bien que fournie
en deniers par nos impôts et a un statut de service public. Cela ne devrait pas
empêcher le Canton de nous tenir au courant de leurs moyens d’action, ne
serait-ce que par respect.
Et même si je sais
que notre Syndic de Montreux, M. Laurent Wehrli a mandaté M. Caleb Walther,
Municipal, dès le départ pour prendre ce dossier en mains, ce dernier n’a jamais
témoigné à aucun moment un message de soutien aux handicapés en scooter de la
Riviera. Mais il est membre du Conseil d’administration de la VMCV et ceci
explique peut-être cela.
Merci à Madame Geneviève Pasche,
présidente des Verts Riviera, de continuer à nous soutenir comme elle peut,
ainsi qu’aux Verts de Communes ou régions extérieures sur Twitter, ainsi qu’à quelques
élus PS de régions extérieures également.
Pas merci aux
medias, de tout bord, excepté Le Courrier, qui « oublient » de parler
de ce sujet ignoble, malgré la pub faite sur les sujets locaux si
indispensables avant une votation.
Là, pour moi, ça
suffit. Ma patience a atteint des limites de non retour.
En espérant chers
lecteurs et handicapés de la Riviera Vaudoise que le futur Blog VMCV (10) vous apportera de
meilleures nouvelles et que je puisse passer à d’autres sujets tout aussi
importants et urgents.